prostré

prostré

prostré, ée [ prɔstre ] adj.
• 1850; « prosterné » XIIIe; lat. prostratus
Méd. Qui est dans un état de prostration. Malade prostré.
Cour. Très abattu, accablé. effondré. Rester prostré sur son lit.
Fig. Dont l'aspect évoque celui d'une personne accablée. « Qu'elle [la France] demeure prostrée jusqu'à la fin, c'en est fait [...] de son indépendance » (de Gaulle).

prostré, ée
adj. MED et cour. En proie à un abattement profond.

⇒PROSTRÉ, -ÉE, adj.
A.— PATHOL. Qui est dans un état de prostration (v. ce mot B 1). Il était tellement prostré qu'il ne pouvait parler, mais il me remerciait des yeux. Puis il eut le délire (MAUROIS, Climats, 1928, p. 284). Le malade est prostré, pâle, couvert de sueurs, les extrémités froides, le pouls rapide, incomptable, faible, la tension artérielle effondrée (QUILLET Méd. 1965, p. 498).
PATHOL. ANIM. Tels chevaux encore bien portants la veille apparaissent au matin prostrés, comme hébétés (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 224).
B.— Qui est dans un état de très grand abattement physique et moral, se traduisant par l'inactivité, l'immobilité dans une attitude de repli sur soi. Synon. abattu, anéanti, déprimé, effondré. Rester prostré; être prostré sur un lit. Il restait chez lui, prostré, se repaissant amèrement des journaux les plus hostiles à ses idées (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 121). Ensuite, il cessa de penser. Anéanti, prostré, il se contentait de rester à cette place, veilleur fidèle et ignoré, pareil encore à un mendiant jusque dans le suprême adieu (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 254) :
... le dimanche matin, prostré dans un fauteuil, il délibérait si longtemps pour savoir s'il irait ou non à la messe qu'il lui arrivait souvent de la manquer.
BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 254.
[P. méton. du déterminé] Corps, esprit prostré; attitude prostrée. Il vit sur le divan, au fond de la chambre, la forme prostrée d'un corps (BOURGET, Cruelle énigme, 1885, p. 241). Oublier, ne plus vivre, me réfugier dans cette indifférence veule et prostrée (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 294).
P. anal., littér. Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 24).
C.— P. anal., BOT. [En parlant de la partie d'une plante] Qui se développe très près du sol. Anton. érigé. V. hétérotriche s.v. hétér(o)- ex. de Hist. gén. sc.
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 2e moit. du XIIIe s; terme eccl. « prosterné » (Règle de Saint Benoit, 44, 6, éd. R. J. Dean et M. Dominica Legge, p. 65); 2. a) 1867, p. anal. littér. (BAUDEL., loc. cit.). b) 1869 méd. « abattu, sans force » (FLAUB., loc. cit.). Empr. au lat. chrét. prostratus « prosterné » part. passé de prosternere (v. prosterner). Fréq. abs. littér. :75.
DÉR. Prostrer, verbe trans., rare. Mettre dans un état de prostration (v. ce mot B 2). C'étaient surtout des lieders [sic] de Schubert qui l'avaient soulevé, jeté hors de lui, puis prostré de même qu'après une déperdition de fluide nerveux (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 274). La peur passive nous prostre, fait échec à toutes les représentations motrices, relâche les sphincters, ralentit les mouvements du cœur et la respiration (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 112). [], (il) prostre []. 1re attest. 1884 (HUYSMANS, loc. cit.); de prostré, dés. -er.

prostré, ée [pʀɔstʀe] adj.
ÉTYM. 1850, méd. et fig.; « prosterné », v. 1200 (encore dans la langue littér., au XIXe); « couché sur le dos », XIVe; du lat. prostratus.
1 Méd. Qui est dans un état de prostration.Cour. Très abattu, accablé. Effondré.
2 Fig. Dont l'aspect évoque celui d'une personne accablée. || « Que la France demeure prostrée…, c'en est fait de sa foi en elle-même » (→ Jeu, cit. 48). || Être prostré.
0 (…) enfin un déluge inévitable de larmes rend à toutes ces choses, prostrées, souffrantes et découragées, la fraîcheur et la solidité d'une nouvelle jeunesse !
Baudelaire, l'Art romantique, XXII, III.
CONTR. Exulter.
DÉR. Prostrer.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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